Ce mois-ci, la Photo du mois provient de Michèle Ouellet et témoigne, sur plusieurs décennies, d’un inspirant engagement citoyen visant à protéger le littoral de Petit-Matane (Matane), dans le Bas-Saint-Laurent.
Depuis 16 ans, Michèle Ouellet habite le long du littoral de Petit-Matane, village aujourd’hui annexé à la ville de Matane. Récemment, elle a eu la chance de mettre la main sur quelques photos de sa propriété, datant des années 60. Ces photos lui ont permis d’apprécier combien son bout de littoral a changé!
Sur l’une d’elles, madame Géralda Dion et sa fille, Adéline Roy, vêtues de leurs plus beaux atours, posent pour la postérité devant une rutilante voiture blanche. Derrière, on aperçoit la mer, le littoral et un coin de maison se terminant presque directement sur la plage. Aujourd’hui, bien que cette maison n’existe plus, une photo récente témoigne combien, environ cinquante ans plus tard, ce bout de littoral a gagné du terrain. En effet, sur le cliché, on distingue deux poteaux correspondant à la limite qu’occupait jadis le coin de maison!
« Ce que j’ai pu constater, c’est que nous avons gagné en protection depuis qu’un ancien propriétaire a eu une vision à long terme en plantant une bande de rosiers sur tout le long du terrain dans les années 80 », nous dit madame Ouellet. Elle reprend : « Depuis, nous prenons bien soin de cette bande et elle ne cesse de s’agrandir avec les années ».
Ainsi, la plantation de rosiers par l’ancien propriétaire et les soins apportés aux végétaux du littoral par la nouvelle propriétaire ont favorisé un ensablement de la plage qui s’est par la suite naturellement végétalisée. Aujourd’hui, au-delà des rosiers, des élymes des sables se tiennent bien droit sur la plage, en compagnie de gesses maritimes. De ce fait, elle explique que « les vaguent se font absorber par les plantes [et qu’] un lot de débris [végétaux se ramasse] sur le terrain », ce qui favorise le captage de sédiments.
Cependant, ce succès ne s’observe pas partout autour de chez elle : certains voisins subissent plus que d’autres les contrecoups des grandes marées. « Avant, un voisin exploitait un champ de patates sur sa rive et tondait régulièrement les élymes des sables présentes sur son terrain ». Puis, en décembre 2010, des conditions météo exceptionnelles ont entraîné un déferlement des eaux le long des côtes du Saint-Laurent, causant des dommages considérables.
Toutefois, la côte végétalisée de madame Ouellet a subi moins durement les effets destructeurs de cette tempête de marée. De cette façon, elle a réussi à convaincre son voisin de végétaliser son littoral. Pour l’aider, elle lui a même fourni des arbustes en bouturant ses propres rosiers! « Depuis, la bande riveraine s’est considérablement agrandi chez mon voisins », dit-elle fièrement, non sans raison! Si bien que ce succès à convaincu d’autres voisins de végétaliser leur bord de mer!
Ainsi, à travers le prisme de son inspirante histoire, Michèle Ouellet témoigne de la persévérance de son engagement citoyens, mais aussi démontre combien il est utile de protéger son littoral à l’aide de végétaux!
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La Photo du mois est un article qui s’inspire d’une ou plusieurs photos citoyennes publiées sur la plateforme Côtes à Côtes. Cette plateforme est un outil web novateur qui permet de partager, d’échanger et de visualiser, via une carte interactive, des photos et des liens vidéo d’observations du littoral, suivant 6 thématiques. De cette façon, elle permet aux citoyens de faire connaître la fragilité et l’importance des habitats côtiers du Saint-Laurent et d’en témoigner !